• Travailler pendant plusieurs mois sur un chantier avec des Allemands, des Hollandais et des Belges est un vrai plaisir. J'ai tout particulièrement pu découvrir certaines traditions, certains modes de vie allemands.

    C'était la première fois que je travaillais dans un bungalow de chantier, avec tous les aléas que cela comporte : coupures de courant, donc de téléphone, fax, machine à café, réfrigérateur et surtout de chauffage, même par - 5°C. Pourtant, le comportement de ses occupants m'a fait oublier les difficultés à vivre dans des conditions climatiques difficiles.

    Souvent, les Français, lorsqu'ils ont des difficultés, parlent de façon agressive à leurs interlocuteurs, montrant leur énervement. C'est leur première réaction : ils ont besoin que l'on reconnaisse leur problème. Mais j'ai été agréablement surprise par la réaction de mes collègues allemands ("Mitarbeiter" en allemand signifie mot-à-mot "co-travailleurs") face aux problèmes : ils savent qu'il y a forcément une solution à un problème donné, leur voix reste calme à l'annonce d'un problème (même ceux paraissant catastrophiques), ils réfléchissent et ils agissent.

    Ensuite, beaucoup d'humour permet de détendre l'atmosphère. J'ai appris un nouveau mot (semble être plutôt régional, voire même très personnel) très sympathique et "gentillet" qui permet de parler d'une personne avec laquelle on n'est pas trop d'accord : "Gurkenhals" (à savoir mot-à-mot : "cou de cornichon"). Je pense qu'en français on se contenterait de "cornichon". A ce propos, je souhaite vous donner une idée de la taille des pots de cornichons en Allemagne (1,5 kg) sur la photo ci-dessous en mettant côte à côte un pot allemand et un pot français. La moitié d'un pot ne faisait pas peur à mes collègues pour accompagner leur pain et leur charcuterie lors de la pause déjeuner. Et que ce soit à la pause du matin ou de l'après-midi, les cornichons peuvent également venir combler de petites faims, de la même façon que l'on mangerait une pomme.

     

    Non seulement les pots de cornichons sont gigantesques, mais également les pots de moutarde (1kg pour le pot allemand contre 200 g pour le pot français ci-dessous). La moutarde ne sert pas seulement à accompagner de la viande ou de la charcuterie, elle peut se tartiner sur une tartine beurrée. J'ai essayé : ça change des habitudes françaises, mais l'on finit vite par aimer.

     

    Sinon, ce que j'ai apprécié par dessus tout, c'est que le chef de chantier sait se montrer reconnaissant et respectueux du travail accompli par ses "co-travailleurs". Bien que plus d'une cinquantaine de personnes ait travaillé sur ce chantier, j'ai ressenti une grande harmonie entre tous. Malgré la barrière de la langue, chacun y a mis du sien pour comprendre, se faire comprendre et s'entendre avec les autres corps de métier français. Bien que je ne connaissais pas, au départ, les mots techniques ni en français, ni en allemand, mon chef m'a patiemment expliqué le fonctionnement des machines que sa société installait et grâce aux plans, aux dessins, aux explications sur site et à mon allemand courant, Français et Allemands ont réussi à se comprendre.


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